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Nouvelles

02.07.2016
Anneau du Nibelung à Minden, interview de Jutta Winckler
Interview de Jutta Winckler, Présidente du Cercle de Minden au sujet de l'Anneau du Nibelung
La Walkyrie à partir du 9 septembre 2016

Interview de Jutta Winckler au sujet de l’Anneau du Nibelung à Minden


 
Christian Ducor :

Quelques mots du cercle Wagner de Minden pour commencer ?

Jutta Winckler  :
 
Le Cercle Wagner de Minden a été fondé  en 1912 par des femmes, une chanteuse et une professeure de piano. Dès le départ, il a été très lié amicalement avec la famille Wagner à Bayreuth, Winifred et Siegfried. Nous avons eu une présidente qui l‘est restée cinquante ans, et qui a fait que la ville s’est beaucoup consacrée à l’œuvre de Wagner. Nous sommes quatre cents membres. Nous montons maintenant des opéras, nous avons des conférences comme toujours et des concerts. Quand l’association a eu quatre-vingt-dix ans, nous voulions faire quelque chose de particulier. Nous avons donc eu notre première production, une représentation du Vaisseau fantôme. Nous avons eu un tel succès que la ville de Minden a dit : nous voulons avoir d’autres opéras. Et ainsi ont suivi Tannhäuser, Lohengrin et Tristan et Isolde. Puis Eva Wagner-Pasquier est venue et a dit : et maintenant l’Anneau du Nibelung ! A Minden, il y a aussi une autre spécificité : nous sommes presque centenaire, et nous vons eu seulement quatre présidents : la première est restée présidente pendant cinquante ans, la deuxième, sa fille, pendant trente-cinq ans, puis il y a eu un court intervalle de dix ans, et je suis présidente depuis 1998 !

CD :

Au sujet de l’Anneau du Nibelung maintenant ?

JW :

l’Anneau du Nibelung est un projet pharaonique pour Minden ! Au début, je n’avais jamais osé imaginer de monter l’Anneau du Nibelung à Minden. Nous avons maintenant de magnifiques décors de Frank Philipp Schlössmann, qui s’est aussi occupé des décors de Bayreuth. Nous avons également un remarquable metteur en scène, Gerd Heinz, qui vient du monde du théâtre. Dans l’Or du Rhin, il a particulièrement dirigé le jeu scénique dans le sens du théâtre, de sorte que nous pouvons tout saisir, et que rien n’est ennuyeux et notamment les interactions entre les dieux, qui parfois sont ennuyeuses, et qui, ici, sont mises en scène de façon admirable. La particularité est aussi que l’orchestre joue sur la scène, à six mètres à peine derrière les artistes, de telle sorte qu’au premier rang, on peut voir Wotan au fond des yeux ! Il est vraiment bien d’avoir ce merveilleux contact avec les interprètes. Ce qui convient encore mieux pour l’Anneau du Nibelung que pour un opéra avec chœurs, parce que tout se passe sans chœur sur la scène, et que l’on ne doit pas soutenir la présence d’un chœur, comme dans le Vaisseau fantôme par exemple. L’histoire de l’Anneau du Nibelung est toujours une histoire de mythes, toujours actuelle, toujours moderne, de telle sorte que sont toujours modernes l’amour, la haine, les disputes, l’argent, la colère, le pouvoir. Tout y est et c’est ainsi sur la scène à Minden. Nous avons de très bons chanteurs, qui ont manifesté leur accord pour jouer sur cette petite scène, et ils ont y trouvé un challenge, particulièrement très intéressant. C’est aussi en pratique une expérience pour les chanteurs de chanter si près du public. Pour eux, il est meiux que l’orchestre se trouve à l’arrière-scène pour avoir ce contact avec le public. Et c’est ce contact qui rend le public si enthousiaste. Nous avons vécu un merveilleux Or du Rhin, qui a reçu de très bonnes critiques, et maintenant nous poursuivons avec la Walkyrie, le plus bel opéra !

CD :

Quels nouveaux projets avez-vous à Minden ?

JW :

Nous aimerions bien mener l’Anneau du Nibelung à son terme. C’est également un grand challenge financier. On m’a déjà maintenant demandé, quel Siegfried je devais commander pour l’an prochain, alors que je n’ai pas encore finacé la Walkyrie. Mais nous sommes courageux, et nous voulons monter en 2019 l’Anneau du Nibelung, lors de deux cycles complets. Si nous sommes encore de ce monde, après une pause, nous ferons, comme couronnement final, Parsifal, seulement si Frank Beermann y participe, ; ce serait aussi une question financière énorme ! Je ne veux pas devenir utopique. Une chose après l’autre ! En outre, je veux toujours que les opéras soient accompagnés de conférences introductives, car le texte est très important. C’est une nouveauté, et il y aura chez nous le mois prochain, un comédien, Monsieur Schatz qui présentera le texte en entier. De 16 à 19 heures, il fera une lecture « sèche » de la Walkyrie. Il y aura en outre Monsieur Krosch, qui jouera quelques transcriptions au piano, et Monsieur Schatz a précisé qu’il ne voulait pas réciter tout le temps « Wallala weia »…ceci est absolument passionnant. Nous ferons aussi les présentations des autres opéras…

CD :

Ok, merci beaucoup…

 JW :

…et nous reviendrons à nouveau à Paris ! (Rires)


Paris, le 14 février 2016