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Nouvelles

07.05.2018
Bruxelles : retour sur le Week-end Lohengrin avec Jean-Paul Mullier
Le Président du Cercle belge francophone Richard Wagner, Jean-Paul Mullier, revient sur la réussite du week-end Lohengrin des 21 et 22 avril 2018 et nous présente son association
Entretien avec Jean-Paul Mullier, Président, à l’occasion du weekend Lohengrin des 21 et 22 avril 2018 du Cercle belge francophone Richard Wagner

 
Christian Ducor : Cher Jean-Paul, le Cercle belge francophone vient d’organiser un weekend Lohengrin, signe de son engagement, déjà ancien, dans la promotion de l’œuvre de Richard Wagner. Rappelez-nous donc quelques étapes de cette aventure !
 

Jean-Paul Mullier : C’est dans la foulée du Ring de Gérard Mortier, souvenir éblouissant pour tous ceux qui ont eu la chance d’y assister, mis en scène par Herbert Wernicke et dirigé par Sylvain Cambreling, qu’un cercle belge Richard Wagner a ressuscité sous l’impulsion de Jacques Campion, son premier président.

Après son décès, notre ami Georges Roodthooft lui a succédé comme président, et le cercle a pris le nom de Cercle belge francophone Richard Wagner jusqu’en 2014, date où je suis passé de la vice-présidence à la difficile succession de présidence.

Depuis sa création, nous avons été soucieux de maintenir une tradition écrite en éditant une revue, sur stencil au début en noir et blanc ensuite puis sous sa forme actuelle qui reprend essentiellement les textes de nos conférenciers, voire de nombreuses contributions originales.

Le cercle organise comme tous les cercles, je présume, un programme de conférences invitant des orateurs locaux et étrangers pour des exposés sur et autour de Wagner, permettant aux wagnériens d’accroître leurs connaissances et pour les novices de découvrir les clefs importantes à la compréhension de l’œuvre.

Une note mensuelle d’infos et un site « dynamique » nous permettent de tenir nos membres informés de l’activité lyrique en Belgique et chez nos voisins et des informations concernant la vie wagnérienne.

Des voyages ont marqué la vie du cercle, pour la découverte de l’Anneau du Nibelung de Budapest et plus récemment les  « Ring » de Leipzig et de Wiesbaden.


Ch. D. : Quels ont été les moments forts de cette manifestation ?

J.-P. M. : D’une part, l’objectif était de rappeler le rôle de Bruxelles et plus particulièrement de la Monnaie dans la diffusion de Lohengrin. D’autre part, il convenait de marquer le retour de cet opéra après 30 ans d’absence et surtout la réouverture du théâtre après deux ans de fermeture.

Les conférences avaient pour objectif de parcourir le trajet de cet opéra sur notre scène depuis la création en Français, avec les prestations légendaires d’Ernest Van Dijck jusqu’à la production actuelle d’Olivier Py. Nous avons bénéficié d’un moment de grâce où tout s’est organisé aisément et très rapidement, l’accord et l’aide de la direction de la Monnaie pour l’organisation de l’événement, des autorités de la ville pour la visite de l’Hôtel de ville, des conditions de l’hôtel Plaza pour accueillir nos hôtes, des orateurs pour les conférences et le recrutement des bénévoles enthousiastes. Même un soleil méditerranéen avait fait le déplacement tout au long du week-end.


Ch. D. : Une réussite qui a de quoi stimuler votre enthousiasme ?

J.-P. M. : Effectivement, les nombreuses réactions enthousiastes et reconnaissantes de nombreux participants nous ont réjouis et constituent un encouragement pour l’équipe de direction.

Le site a été complètement refait et bénéficie d’un suivi attentif de Benoit van Langenhove.

L’envoi de Boursiers est aussi au programme et surtout, le maintien d’une revue de haut niveau.

A ce propos nous avons absolument besoin de la collaboration des cercles francophones.

Le prix de la revue est compris dans la cotisation de nos membres, c’est également le cas pour le cercle de Paris avec lequel nous maintenons grâce à Annie Benoit, la présidente, une précieuse collaboration.  Notre rêve est de l’étendre à tous les cercles francophones afin d’alimenter la revue en articles de qualité et accroitre le lectorat.

 

Ch. D. : Et une certaine façon d’entretenir la grande tradition wagnérienne de Bruxelles et de la Belgique ?


J.-P. M. : L’objectif du cercle est certes de maintenir une tradition, mais aussi, pour nous, de servir de pont vers la culture. La musique de Wagner nécessite des clefs pour en jouir pleinement.

Mon prédécesseur citait souvent cette phrase : « Wagner est une montagne que l’ont gravi parfois avec peine ou que l’on contourne ». Notre objectif est de prendre les novices ou les mélomanes par la mains et les aider à gravir ce monument. La satisfaction suprême est atteinte lorsqu’un membre nous confie, avant de connaître le cercle, je goûtais peu la musique de Richard Wagner et grâce à vous, je prends désormais plaisir à parcourir les salles d’opéra qui programment ses œuvres.

Nous souhaitons également établir des ponts vers d’autres partenaires culturels, comme la fondation Lussato-Fédier à Bruxelles, qui promeut la culture et l’esthétique, avec d’autres associations culturelles, cercles Beethoven, Bach, ou encore Proust.

La rencontre avec Wagner change une vie et les cercles peuvent jouer un rôle important, c’est à ce niveau que nous pouvons contribuer (modestement) à l’amélioration de la condition humaine.

 
Ch. D. : Merci, Cher Jean-Paul, de ces quelques mots, qui rappellent, si opportunément, que l’édification sur le temps long  sera aussi la juste récompense de la modestie de notre œuvre face à celle de Richard Wagner !