© Bayreuther Festspiele, Meistersinger 2018

Nouvelles des Membres

26.12.2017
Cercle de Lyon : Wagner et la philosophie le 17 mars 2018
Le Cercle Richard Wagner de Lyon organise le 17 mars 2018 à la Bibliothèque municipale de Lyon Part-Dieu une journée entière dédiée à "Wagner et les Philosophes"
Le Cercle Richard Wagner de Lyon invite les wagnériens à la réflexion pendant toute une journée à la bibliothèque de la Part(Dieu le samedi 17 mars 2018.

« Wagner et les philosophes ». Deux conférences par Dorian Astor

A 10h00

« Volonté de néant » - Wagner et Schopenhauer

« Je ne veux plus qu’une chose : la fin », confesse Wotan dans La Walkyrie. On ne saurait comprendre ni le désir qu’a le dieu de sa propre fin, ni l’aspiration d’Isolde à l’anéantissement, ni même l’étrange savoir que la compassion révèle à Parsifal, sans l’influence décisive de la philosophie de Schopenhauer (1788-1860) sur l’art de Richard Wagner. Depuis sa découverte du Monde comme volonté et représentation en 1854 aux dernières mesures de Parsifal, Wagner ne cessera de reconfigurer son œuvre et sa pensée dans le sens de l’esthétique, de l’ontologie et de la morale schopenhaueriennes. Mais l’artiste devint-il pessimiste et ascétique comme l’exigeait cette philosophie ? Fut-il saisi par cette volonté de néant que nécessite la rédemption ? Rien n’est moins sûr, chez Wagner, que l’ascèse et le renoncement. L’ambiguïté est grande dans ce rapport passionnel du plus philosophe des musiciens à une philosophie qui avait conféré à la musique un rôle proprement métaphysique.

A 15h00

 « Amitié d'astres » - Wagner et Nietzsche

 « Nous étions amis sur la terre et nous sommes devenus étrangers l’un à l’autre (…) Et ainsi nous voulons croire à notre amitié d'astres, dussions-nous être ennemis sur la terre. » (Le Gai Savoir, § 279). Richard Wagner aura sans doute été l’une des expériences les plus déterminantes pour la vie et la pensée de Friedrich Nietzsche. La philosophie de Schopenhauer les avait réunis. Le musicien devint un ami et un maître pour le jeune philosophe. Chacun plaça d’immenses espoirs en l’autre. Mais Nietzsche empruntera des voies nouvelles, plus solitaires et plus libres, désormais incompatibles avec l’univers de Bayreuth. Suite à leur rupture s’installe un silence pudique. Après la mort de Wagner, il se transformera pour Nietzsche en un vaste règlement de compte posthume. Derrière la véhémence savamment calculée de la critique nietzschéenne envers le « cas Wagner », sublime rejeton de la décadence et du nihilisme, se cache une admiration qui n’a jamais faibli. Au-delà du drame de l’amitié rompue, le nom de Wagner devient celui d’un véritable personnage conceptuel : il désigne cet « adversaire parfait » que doit se souhaiter tout philosophe, un problème philosophique central, et finit par devenir le chiffre même du destin de la modernité. Jamais musicien n’avait été placé si haut dans la pensée d’un philosophe.

 

Dorian Astor est ancien élève de l’ENS Ulm, agrégé d’allemand, philosophe et musicologue. Parallèlement, il a suivi un cursus de chant classique au Conservatoire d’Amsterdam dans la classe d’Udo Reinemann (1998-2005). Spécialiste de Nietzsche, il publie notamment une biographie du philosophe (Gallimard, 2011), des essais : Nietzsche. La détresse du présent (Gallimard, 2014), Deviens ce que tu es (Autrement, 2016), et a dirigé l’édition d’un Dictionnaire Nietzsche (Laffont, 2017). Il est également le co-auteur de Opéra-ci, opéra-là (Gallimard, 2009) l’éditeur et retraducteur de Ma Vie de Wagner (Perrin, 2012) et l’auteur, avec Hermann Grampp, d’un Comprendre Wagner (Max Milo, 2013). Il a collaboré comme dramaturge, rédacteur et conférencier avec de nombreuses institutions musicales : Péniche Opéra, Opéra National de Paris, Opéra-Orchestre de Montpellier, Scène Nationale d’Orléans, etc. Il est depuis 2013 co-directeur artistique des Heures Romantiques entre Loir et Loire, une académie internationale consacrée au Lied et à la Mélodie. Aujourd’hui, Dorian Astor poursuit ses recherches en philosophie dans le cadre d’un contrat doctoral avec l’École Polytechnique.

Entrée libre